Marcel Landreau, dit « le caillouteux », rêvait de devenir pâtissier. La Seconde guerre mondiale l’en empêcha. Il resta boulanger jusqu’à devenir cheminot, à l’âge de 30 ans. Chef de train, précisait-il, car cela lui laissait le temps d’observer les pierres du ballast… En 1961, il s’installe à Mantes-la-Ville et y construit sa maison, sur un terrain en pente. A la faveur de la réalisation d’un remblai, il se met à glaner des cailloux puis à réaliser des sculptures en assemblant ces pierres. Sa vie prend un nouveau tournant.

Il réalise un nombre impressionnant de sculptures, qu’il dispose devant sa maison, puis une cathédrale, une cérémonie de mariage, un bal musette etc., exclusivement en assemblant et en collant à l’Araldite, colle très puissante, pierres, cailloux et silex collectés sur les voies de chemin de fer. Aidé par un ami électricien, il équipe certaines sculptures de petits moteurs qui animent les scènes, faisant par exemple tourner les couples de danseurs. Il sonorise également sa cathédrale. Le paysage s’anime et les visiteurs se pressent, notamment le dimanche. Son jardin devient l’un des plus beaux sites d’« habitants paysagistes » en France, repéré dès les années 1970, notamment par Jacques Verroust qui intègre à son ouvrage « Les inspirés des bords des routes » (Seuil, 1978) un entretien avec Marcel Landreau.

Après plusieurs actes de vandalisme, Marcel Landreau décide de repartir vivre dans sa région natale des Deux-Sèvres et déménage à Thouars en 1989. Il transporte, en train bien sûr, autant de sculptures qu’il le peut et démantèle son site. Peu de sculptures, d’une grande fragilité, résisteront à l’épreuve du trajet. Se blessant pendant ces opérations, il mourra l’année suivante.

Son œuvre est présente dans la Collection de la Fabuloserie à Dicy et dans la Collection de l‘Art Brut à Lausanne.

Entrée dans la collection : 2023

 

Landreau, Marcel (1922-1992)