D’origine modeste, Andrée Acézat fut élevée au sein du populaire Marché des Capucins de Bordeaux, dans lequel ses parents tenaient une boucherie. Malgré la désapprobation de sa famille, elle intègre l’Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux et y suit les cours de 1941 à 1946. Elle développe alors une production académique, composée de natures mortes, de marines et de vues de bassin d’Arcachon.

Dans les années 1950, elle se marie avec Lino Sartori (1922-2011), ancien chef de chantier dans le bâtiment devenu peintre et sculpteur à la retraite. Le couple s’installe à Talence.

Ne rencontrant pas le succès espéré, et traversant une grave phase de dépression, Andrée Acézat détruit dans les années 1970, quasiment l’ensemble de sa production, soit près de 400 tableaux et met alors fin à toute forme de création artistique. Après différents chocs existentiels dans la décennie 1980, à savoir la rupture avec sa fille, le décès de sa mère et un cancer, elle rentre dans une longue phase d’introspection qui la mène à repenser sa vision du monde, à repartir à zéro en matière de création. A l’âge de 70 ans, elle se lance dans une création spontanée, radicalement différente. Trouvant son propre langage, elle réalise une galerie de portraits, aux allures parfois enfantines, campant souvenirs et archétypes sociaux. Le tournant qu’elle opère en 1992 s’intensifie à partir de l’année 1995. Elle se met à dessiner de manière compulsive, des journées durant, en enchaînant les dessins jusqu’à l’épuisement.

Entrée dans les collections : 2023

Acezat, Andrée (1922-2009)