Pol Jean est né le 2 juillet 1952 à Comines, en France. Il est frappé d’un double handicap, physique et mental. A l’âge de 19 ans il rejoint le Centre Reine Fabiola à Neufvilles en Belgique où il va travailler comme jardinier. Quelque trente années de labeur vont avoir raison de sa santé et, le cœur défaillant, il doit cesser tout travail de force. Hospitalisé à Mons, Pol Jean redécouvre la ville et la vie urbaine dont il avait tout oublié, ou presque, depuis son accueil à Neufvilles, au sortir de l’adolescence. C’est lors d’une visite à son domicile, à son retour d’hospitalisation, que le personnel encadrant du centre va découvrir une extraordinaire quantité de dessins, saturant son espace vital. Bien que l’histoire de l’art brut rapporte nombre d’anecdotes similaires, la révélation d’une œuvre pléthorique en pareille circonstance stupéfie toujours le visiteur. Personne, dans son entourage, n’avait connaissance de cette passion dévorante ; personne ne l’avait même imaginée. Du râteau au stylo, l’entre-deux sera bref et, pour le mettre à l’abri de l’oisiveté et de l’ennui, l’invitation à rejoindre l’atelier Campagn’art rapidement lancée. Pol Jean ne peut y envisager une présence quotidienne, sa santé fragile ne le lui permettant pas, mais s’y rend très régulièrement.
Le travail en atelier, le confort qu’il présente en termes de moyens : différents formats de papier, crayons de couleur, craies grasses, peinture, vont sensiblement faire évoluer sa technique. Ses dessins, jusqu’alors monochromes, réalisés au stylo-feutre ou stylo à bille, vont se colorer et changer de texture : Pol Jean met à profit l’ensemble des nouveaux outils à disposition. Il dessine des saynètes et des portraits animaliers anthropomorphes, composés de sinuosités et d’entrelacs, exécutés au marqueur d’un trait incisif. Il lui arrive parfois de travailler à partir d’images de magazines qu’il prend comme modèles, les décompose pour les transposer sur le papier dans une réinvention très personnelle. Son séjour à l’hôpital a déclenché une nouvelle série de dessins consacrés à la densité urbaine. Élaborés comme des vitraux, ils se composent de cloisonnements géométriques noir et blanc ou colorés au poastel, et intègrent une présence humaine plus formelle.

Pol Jean réside à Neufvilles, en Belgique.

Exposition personnelle

Publications

  • Catalogue « Visions et Créations dissidentes », Septembre 2011.
Voir toutes les publications

Jean, Pol