Fernand MICHEL_Zincs

Exposition thématique du 2 décembre 2016 – 11 juin 2017

Cette présentation du fonds de collection Création Franche met la femme à l’honneur.
Ce choix procède d’un constat : les créatrices représentent 33 % des auteurs du fonds de collection, alors que la représentation moyenne des femmes dans les collections publiques d’art contemporain n’excède pas 15%.
Comment expliquer cette « surreprésentation » des femmes dans la collection Création Franche, manifestement commune aux autres collections d’art brut et apparentés ? des raisons sociologiques bien sûr, historiques, politiques, psychologiques etc.
Cette présentation faisait la lumière sur ces femmes, sur leurs créations mais aussi sur la représentation qu’en font les hommes dans la collection Création Franche. Elle traçait plusieurs angles d’approche :
La première salle ne comprend que des œuvres de créatrices, productions extrêmement contrastées mais toutes centrées sur la représentation de la figure féminine. Des figures historiques de l’art brut, aux parcours souvent douloureux, y côtoient de jeunes créatrices : les pionnières telles que Magde Gill, Martha Grünewaldt…, les jeunes générations de créatrices telle que Marie Hénocq… La création à laquelle elles s’adonnent dans la sphère intime est souvent une échappatoire à leur condition.
Deuxième temps de cette présentation, le discours féministe, la création comme support à la révolte, à la revendication, est évidemment propre à grand nombre de productions d’auteures de la Création Franche. La représentation de la sexualité féminine, l’érotisme mis en œuvres par les femmes semblent liés au discours féministe. Les corps nus épurés d’Evelyne Postic ou ceux entièrement recouverts de motifs tels des tatouages de Magali Lefrançois évoquent une féminité gracieuse. Les dessins d’Ody Saban, créatrice impliquée dans des mouvements féministes, évoquent la sexualité et l’érotisme féminins.
Une troisième salle montre différentes représentations de la femme par les hommes. Tantôt drôles, tantôt graves, parfois sexistes ou sexuées, c’est là aussi la variété qui est saisissante. Le regard de l’artiste masculin met en lumière la femme incarnant la muse, la compagne de l’homme, la mère. Mais certains créateurs insistent, parfois sans nuance, sur la féminité séductrice ou sur les perspectives amoureuses et sexuelles que pourraient offrir leur personnage.
Partageant ce que disait Jean Dubuffet sur le fait qu’ « il n’y a pas plus d’art des fous que d’art des dyspeptiques ou des malades du genou », il n’est pas question ici de parler d’ « art féminin », ni de démontrer quelconque spécificité ou caractéristique des productions de femmes.
Une autre salle vise donc à montrer que les productions de ces auteurs libres, déracinés, mettent à mal les préjugés et les stéréotypes de genre. Les tapisseries brodées de Jacques Trovic illustrent cette appropriation d’une technique dont l’usage est communément attribué à la femme. De même, il serait réducteur de croire que les messages revendicatifs sont réservés aux hommes, comme en témoignent les œuvres de Marie Jakobowicz.
Enfin, la sélection de créations postales a été axée sur la représentation de la femme, donnant ainsi à voir des « femmes affranchies ».

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« Féminin pluriel »

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