Michel Nedjar est né le 12 octobre 1947 à Soisy-sous-Montmorency. Son père, juif né à Alger, s’établit en 1921 à Paris en tant que tailleur. A la maison, Michel Nedjar bricolait sur une machine à coudre des vêtements de poupée pour ses sœurs. Lors de la Seconde Guerre mondiale, une grande partie de sa famille est victime de l’oppression nazie. Ce n’est qu’en 1960 que Nedjar prend conscience des événements qui ont ravagé sa famille. A l’âge de quatorze ans, il s’inscrit dans une école professionnelle pour devenir tailleur. Le week-end, il accompagne sa grand-mère à la foire à la ferraille ; elle lui fait partager son amour pour les Schmatess (le chiffon usé) qu’elle ramasse et empile. Il continue à travailler dans plusieurs ateliers de confection du Sentier mais, au printemps 1967, il part pour le service militaire. Déclaré invalide en 1968, il passe quelques mois dans une école de stylisme de mode.
Dans les années 1970-1975, il voyage aux quatre coins du monde, rencontrant des cultures riches d’expressions symboliques.
De retour à Paris, il commence à fabriquer ses premières poupées appelées « Chairdames » avec des chiffons qu’il glane dans le quartier de la Goutte d’Or. En 1976, il déménage rue Quincampoix et se lance dans la confection de poupées teintes. En 1978, période difficile, les poupées de Nedjar ressemblent alors à des gargouilles et à des totems terrifiants. C’est en 1980 qu’il commence à dessiner avec des crayons gras sur des supports récupérés aux Puces. En surgissent des têtes humaines et des bêtes chimériques. Puis, en 1983, il crée une série de statuettes faites de bouteilles vides et de cailloux recouverts de papier mâché. A l’occasion de l’exposition au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme à Paris, en 2004, pour la fête juive de Pourim, il réalise une nouvelle série de poupées non plus teintes mais composées de morceaux de tissus assemblés et d’objets hétéroclites. A travers celles-ci, il effectue un retour au métier de tailleur qui fut le sien ainsi que celui de ses parents et y trouve une forme d’apaisement. Cet artiste poursuit son œuvre plurielle et composite dans son atelier, entouré de ses poupées ainsi que des objets qu’il a collectés.
Michel Nedjar réside à Paris. Il est l’un des membres fondateurs de la Collection d’art brut L’Aracine aujourd’hui hébergée par le Musée d’art moderne, d’Art contemporain et d’Art brut de Villeneuve-d’Ascq. Son œuvre est présente dans de nombreuses collections, parmi lesquelles : la Collection de l’Art Brut à Lausanne, l’Aracine à Villeneuve- d’Ascq, La Fabuloserie à Dicy, le Musée Charlotte Zander à Bönnigheim.

Publications

– Catalogue « De l’Art Brut à la Création Franche – Collection Philippe Eternod et Jean-David Mermod », Avril 1997.
– Catalogue « Collection Création Franche – 1989-2010 », Septembre 2010.

Nedjar, Michel