Marie Jakobowicz (1934-2020)

 

C’est avec tristesse que nous venons d’apprendre la disparition de Marie Jakobowicz survenue le 11 juin 2020 à Paris où elle est résidait.

Marie Jakobowicz est entrée dans la collection Création Franche en 1992, 126 de ses œuvres y figurent aujourd’hui.

 

 » Marie Jakobowicz est née en 1935 à Paris. Elle a, depuis cette date, approché, directement ou par voie d’information, les convulsions que l’histoire a finalisées en résolutions discriminatoires et guerrières. Ses parents, émigrés juifs polonais, se rencontrent à Paris, où ils sont pourchassés ensuite par le nazisme. Son père, pris dans une rafle en 1941, est déporté au camp d’extermination d’Auschwitz dans lequel il meurt en 1942 (elle ne l’apprendra qu’au terme d’une enquête personnelle, en 1993). Sa mère se réfugie avec elle en Ardèche, au village de Vernoux, où elles sont aussitôt assignées à résidence avec obligation de présentation régulière à la police. Le reste de la famille est décimé. Cette entrée dans la vie en pleine propagation de la Shoah place Marie Jakobowicz, pour toujours selon elle, du côté des rescapés : « Ce n’est pas plaintif, c’est juridique. » Ses représentations singulières de groupes, à l’origine transpositions d’images mentales issues de cet épisode de jeunesse, concrétisent ensuite son engagement en faveur des oubliés, proscrits ou pourchassés ethniques soumis à l’arbitraire de la violence, jusqu’à prendre la forme de véritables peintures d’intervention politique. »

Extrait de l’article « Le féminin de la révolte », le Club Médiapart, 2013, paru lors de la dernière exposition personnelle que le musée de la Création Franche lui a consacrée.