Collectionneur, marchand, commissaire d’exposition et écrivain d’art allemand, Wilhelm Uhde figure un peu partout dans l’histoire de l’art de la première moitié du XXe siècle : aux côtés de Georges Braque et de Pablo Picasso au moment de la naissance du cubisme, et auprès du Douanier Rousseau et de Séraphine de Senlis, qu’il contribue à faire connaître presque au même moment. Plus tard, il apparaît comme le grand défenseur des « primitifs modernes », peintres autodidactes qui travaillent à la marge de l’avant-garde et que l’on qualifie aujourd’hui de « naïfs ». Peu avant sa mort, Uhde manifeste aussi son intérêt pour la peinture abstraite en participant au jury du prestigieux Prix Kandinsky. L’exposition présentée au LaM et le catalogue qui l’accompagne reconstituent la trajectoire du collectionneur depuis son arrivée à Paris en 1904 jusqu’à sa mort dans cette même ville en 1947. Entre le cubisme et l’abstraction, une large part est faite aux « cinq maîtres primitifs » qu’il a ardemment défendus entre les deux guerres : Henri Rousseau, André Bauchant, Camille Bombais, Louis Vivin et Séraphine de Senlis, de son vrai nom Séraphine Louis. Aujourd’hui oubliés, à l’exception notable de Rousseau et de Séraphine, ils étaient au coeur des débats portant sur les notions de réalisme, de primitivisme et de tradition picturale qui ont hanté le XXe siècle.

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